top of page

Par l’utilisation du dessin, de la peinture, de la céramique, de l’écriture et de l’édition, je travaille depuis plusieurs années sur l’idée d’une narration construite à partir d’éléments autobiographiques et fictionnels.

Laurie Noyelle Affiche.png

En tant que diariste, je mène un travail quotidien autour du «je» qui s’accompagne d’une réelle nécessité de « faire » jour après jour. Il s’agit pour moi de trouver le support, le médium, le protocole, la contrainte ou l’astreinte propices à laisser s’exprimer l’audace et à trouver une singularité plastique. Ma démarche pourrait se résumer à une oscillation constante entre l’ordre et le désordre, le réel et le fictif, la réalité et le symbole, le matériel et l’immatériel. De ces pérégrinations, je restitue sous la forme d’une histoire en cours mes observations concernant des sujets comme la rencontre, la solitude, l’enfance, la dépression, la mort, le voyage, la transformation de l’Être, le passage, l’attente, le
jeu, l’amour, l’animal, la musique, etc.
Entre fiction, réalité et journal intime, mon travail se développe en séries qui s’entrecroisent et se font échos dans un ensemble composant un récit. En écrivant ou en dessinant, j’emprunte à la fois au réel, à l’actualité, à la documentation scientifique et historique, à l’imaginaire et au fantastique. Je puise dans mon expérience personnelle ainsi que dans les objets et livres que je collectionne (cartes postales, encyclopédies, crânes et os d’animaux, jeux de cartes, images, etc.) pour trouver mes sujets. Et j’utilise mes souvenirs, mes rêves, ou encore l’astrologie comme des sources ou des méthodes susceptibles de me révéler une information passée ou à venir que je représente ensuite dans un dessin ou une peinture.
J’interviens sur les mêmes sujets dans différents médiums pour faire apparaitre des boucles, des obsessions et le principe même de la répétition. Ce travail sur la variation et la transposition est un véritable enjeu. Bien qu’elles se répètent, les choses ne sont pas figées et elles peuvent recouvrir plusieurs sens. Outre le caractère équivoque des scènes que j’imagine, c’est l’étrangeté qui m’intéresse et la manière dont ces images sont reçues et interprétées par le public.

Mes céramiques sont des transpositions en volume des motifs que je considère comme les plus importants. Elles m’offrent la possibilité de changer de dimension et de -presque- donner vie à mes personnages. Lorsque mon travail en céramique -et occasionnellement en bois- consiste également à transférer des images dessus ou y intégrer du dessin, je fais de mon volume un support. La transversalité de ma démarche se poursuit dans le domaine de l’édition. Régulièrement je rassemble des séries d’images, de dessins, de peintures et je compose avec elles de nouveaux récits. Mes écrits trouvent naturellement leur place dans l’espace des livres et objets que j’édite moi-même. Ils apportent un autre niveau de compréhension à mon univers. Il peut s’agir de bribes de mon journal, des titres des œuvres, de jeux de mots, de poèmes ou de fiction. Par ailleurs, certains motifs récurrents dans mon univers y remplissent la fonction de symbole. Le masque, par exemple, est la représentation d’un alter-ego, ou bien d’un jumeau maléfique. Il dissimule une identité autant qu’il la révèle. Le volcan symbolise l’imminence d’un évènement catastrophique dont on ne sait pas s’il se produira un jour, ni à quel moment. Mes personnages semblent ainsi liés par un destin qui les unit et les désunit au gré d’évènements quasi imperceptibles. Le chien représente la fidélité. L’ours la force et l’amour. Les tableaux, les miroirs et les fenêtres, sont des mises en abîme de mon travail de peinture. Le clavecin, instrument roi d’une époque révolue, m’évoque la nostalgie. Si l’on observe que mes personnages ne parlent pas et qu’ils ne sont entourés que d’usines silencieuses et de nature dévastée, alors il est le grand bavard de l’histoire, le seul à émettre des sons. En racontant des histoires, c’est un peu de mon histoire que je raconte. C’est l’idée d’un autre « moi », d’une fausse autobiographie, d’un prétexte choisi pour créer. Lorsque je travaille, je ne me pose pas tellement la question de qui ou quoi mais plutôt comment donner à voir. Laurie Noyelle

Mus par la volonté farouche de faire rayonner l’art et la culture en pleine ruralité, les élus ont souhaité promouvoir la jeune création contemporaine là où elle a peu l’habitude de s’exprimer.

Sensible à la qualité des enseignements de l’ESAM Caen-Cherbourg et convaincue du talent des étudiant.e.s qui en sortent lauréat.e.s, l’équipe du Centre Culturel se réjouit de la mise en place d’un partenariat entre les deux structures.

En accord avec la direction de l’école, nous avons proposé à l’un.e des dix lauréat.e.s retenu.e.s pour le Semestre 11*, six semaines d’exposition au Centre Culturel des Fosses d’Enfer.

Un jury composé des membres de la commission culturelle communale et de personnalités compétentes s'est réunie pour sélectionner un(e) artiste parmi les candidatures reçues. 

C'est Laurie Noyelle qui a obtenu le plus de suffrages.

*Depuis la rentrée 2021—2022, l’ésam Caen/Cherbourg propose à 10 jeunes lauréat·es du DNSEP de bénéficier pendant quatre mois supplémentaires après l’obtention de leur diplôme d’un accès aux ateliers techniques et aux ressources de l’école, d’entretiens individuels avec les enseignant·e·s et de conventions de stage. L’objectif de ce nouveau dispositif est de permettre aux diplômé·e·s de renforcer pendant ce "11e semestre" leur projet d’insertion professionnelle dans l’écosystème de l’art et du design.

bottom of page